Le va-tout Synth-pop auquel s’adonnent certaines formations indépendantes a parfois quelque chose d’agaçant.


Le va-tout Synth-pop auquel s’adonnent certaines formations indépendantes a parfois quelque chose d’agaçant. Depuis que les tribus néo-baba-cools MGMT et Yeasayer abusent de criants colorants synthézoïdes sur leurs pièces-montée cosmiques – avec le succès que l’on sait – certains labels n’ont aucun scrupule à signer de pâles copies. Un single potable et puis s’en vont… Avec son armada de claviers, Hooray for Earth aurait pu d’emblée entrer dans cette catégorie de seconde zone. Sauf que l’on perçoit une intrigante lueur dans leurs mélodies. Sous ces apparats de groupe se cache en fait un seul homme, le New yorkais multi-instrumentiste/chanteur Noel Heroux, qui s’échine a élever l’art de la pop song vibrante, voire clinquante : l’intégralité de ce deuxième album a été composé, enregistré et produit par ses soins.  Seul le mixage a été délégué à Chris Coady, dont la science s’est distinguée chez Beach House, Blonde Redhead ou encore TV On The Radio. L’expert sonique Coady n’est pas en effet de trop pour calmer les ardeurs de Noel Heroux, mélodiste hors-pair, mais dont l’ambition ne donne pas dans la demi-mesure – voyez la fanfare dont il est capable sur « Bring Us Close Together ». À vrai dire, voilà typiquement le genre d’album qu’on peut aimer un jour, et ne pas supporter le lendemain. Par son esthétique new wave aux relents d’ O. M. D et ses nappes néo-tribales, True Loves frise dangeureusement l’écœurement à de nombreuses reprises. Pourtant, sous cette épaisse écorce plastifiée se révèle une mélancolie vaporeuse et proprement habitée. Il ne faut guère longtemps pour succomber à l’impressionnant « Last Minute », dont le refrain aguicheur se loge insidieusement dans notre subconscient. Ou encore  » Sails », qui aurait pourtant mérité un effeuillage de deux ou trois couches de claviers. « True Loves », single coup de foudre tout désigné, flirte quant à lui avec les incantations de Yeasayer.  Cette relation amour-haine s’entretient vicieusement jusqu’à une ultime et fantomatique « Black Trees »,  dont la beauté funeste ne triche pas. Débranchez leur deux ou trois prises, et leur fortune est faite.    

Le clip de « True Loves » :