On se demande, vu la profusion de la création musicale, comment une musique fait son chemin étrange pour en arriver à toucher soudainement les oreilles de son auditeur à un moment précis…


On se demande, vu la profusion de la création musicale, comment une musique fait son chemin étrange pour en arriver à toucher soudainement les oreilles de son auditeur à un moment précis ; comment une justesse et une séduction en émanent pour écraser toutes les propositions autour d’elle, et apparaît comme seule, et évidente? Est-ce la note profonde de « Sister », qui ouvre Ephemeral as Petals, dont la pochette a été conçue par le célèbre dessinateur de manga Keizo Miyanishi, qui arrête le temps et place dans cet état? Ou, peut-on dire, est-ce le jeu entre les notes de piano et la voix de Keiko Higuchi, chanteuse japonaise, également performeuse, photographe et écrivain ? Une voix qui est dans un va et vient permanent entre une attitude classique de la chanteuse de jazz et une posture de dépassement ; Elle se pose aussi bien sur des terrains turbulents comme dans « The Impossible » qu’elle s’isole et se manifeste dans une palette riche avec « How Deep is The Ocean » ou encore « My Funny Valentine ». Tout se passe comme si la force expressive et fragile de Keiko Higuchi orientait les morceaux, animés et exaltés, vers une source d’affects et dont le trajet n’était connu que par l’artiste. Un décor de feu et de cendre, où Keiko Higuchi semble se tenir au milieu, seule ; et nous captive, inévitablement.

Ecouter Ephemeral as Petals :