Si Grandaddy ou Pavement s’étaient entendus pour passer une nuit coquine en compagnie des Beatles, peut-être que leur rejeton, s’il avait vu le jour, se serait appelé Hard Working Boss.


Si Grandaddy ou Pavement s’étaient entendus pour passer une nuit coquine en compagnie des Beatles, peut-être que leur rejeton, s’il avait vu le jour, se serait appelé Hard Working Boss. Échoué on ne sait comment à Paris, le gallois Jim Sheppard, alias Hard Working Boss, écrit de charmantes et piquantes bedroom songs depuis son appartement, avec cette délicieuse pincée de je-m’en-foutisme et de désinvolture qui doit très certainement caractériser ce sujet de sa très gracieuse majesté actuellement en vadrouille chez les « froggys ». Cependant, celui-ci possède également une bonne dose de talent qui lui permet alors de dégainer à tour de bras des comptines lo-fi malignes et affutées qui s’égrainent tout au long des 13 titres contenus dans cet album intitulé Bonjour Fucker. Sortie il y a quelques jours sur le label défricheur Microcultures, cette première Å“uvre de Hard Working Boss mélange les hommages défroqués et improbables à Gus Van Sant, Darwin ou encore Elton John, en s’accompagnant de savoureuses saillies slacker couplées enfin à cet art équilibriste de l’approximation technique et vocale érigé au service de chansonnettes à la fois drôles et irrévérencieuses (Darwin you’re a son of a bitch you had it right all along (…) Darwin you made a fool of everyone). Mais ne nous y trompons pas. Derrière son apparente décontraction et son dilettantisme presque revendiqué, Hard Working Boss se révèle être un artiste au songwriting pop imparable qui ne manque pas de faire mouche sur chacun de ses titres. Si Jim Sheppard nous gratifie ainsi d’un « bonjour fucker » en guise de présentation, pas rancuniers pour un sou, pour notre part c’est un « bonjour l’ami » que nous lui rétorquerons sans hésiter, tant ses compositions sonnent à nos oreilles comme bienvenues et déjà tout à fait familières.

Hard Working Boss – Church