Avec la Naissance de la Joie, place à la minute psyché rock régressive !


Avec la Naissance de la Joie, place à la minute psyché rock régressive ! Ce power trio néerlandais ne révolutionne rien, mais leur hard boogie psychédélique, un brin stoner sur les bords, déclenche à chacune de leur prestation scénique une secousse tellurique colossale dont la brèche s’étend jusqu’au Chili. Constamment sur la route, ces haltérophiles du riff formés en 2005 ont commencé à se tailler une sérieuse réputation sur le territoire hexagonale l’an dernier. Pour son troisième opus studios, le trio aiguise encore sa redoutable formule guitare/orgue/batterie, tout en ayant conscience de vouloir désormais moins forcer sur les tics de leurs illustres modèles, qui s’avéraient amusant à leurs débuts, mais forcément usant à la longue. Et plus particulièrement le chant du guitariste Kevin Stunnenberg, qui empruntait à la moindre occasion les incantations lysergiques du « Lizard » des Doors, tend maintenant sur Prisoner à plutôt affirmer son propre caractère trempé. Une excellent nouvelle. Même si instrumentalement, Birth of Joy continue de faire du LA Woman piqué à la testostérone. On ne va pas s’en plaindre sur les uppercuts « Longtime Boogie » et « How it Goes », ou le nettement plus enfumé « Holding On », où convole sur près de sept minutes blues progressif et chamanisme rock sixties. Produit par leur compatriote Joris Wolff et masterisé par Brian Lucey (The Black Keys, Artic Monkeys…), le son de Prisoner est massif et granulé comme du granit. Mention spéciale à « Three Day Road », qui emprunte les courbes du « Dazed and Confused » du Led Zep, envenimé d’un p’tit kekchose de Kraut rock. Pour les plus impatients désirant prendre une décharge foudroyante, prière d’aller directement à la plage 5 avec le monstrueux « Grow », dont le riff martelé par l’organiste Gertjan Gutman nous fait l’effet d’une boule de démolition pris en pleine poire, avec en seconde couche une rythmique au marteau-piqueur qui finit de nous achever. Sans oublier le coup de massue « Clean Cut », qui devrait mettre très en colère Josh Homme. Avec Prisoner, cette bande de rockers sacripants réussit son mauvais coup.



Birth of Joy en concert :

– le 12 mai à Tourcoing (Le Grand Mix)
– le 14 mai à Dijon (La vapeur)
– le 15 mai à Lyon (Le transbordeur)
– le 16 mai à Nancy (L’autre canal)
– le 17 mai à Reims (La cartonnerie)