Bel objet de séduction que cette compilation de reprises chantées par une aguicheuse liste de chanteuses, douze au total, réunies autours d’Andrew Liles (Nurse With Wound, Current 93).


Bel objet de séduction qu’est Cover Girls, une compilation de reprises chantées par une aguicheuse liste de chanteuses, douze au total, réunies autours d’Andrew Liles (Nurse With Wound, Current 93). Le choix des reprises ne suit pas de hiérarchie, ni dans le temps ni dans le style, et obéit à l’unique volonté du musicien anglais à dresser son calendrier de charme personnel. On trouve dans cette sélection éclectique UFO, Vanessa Paradis, Cat Stevens mais aussi Einstürzende Neubauten, David Essex, Divinyls ou encore Scraping FÅ“tus of The Wheel. Projet de longue date, Liles mettait en ligne il y a un an son mix des versions originales des morceaux qui composent Cover Girls, et qui relevait déjà d’un exercice relativement singulier. Ici, en retravaillant les morceaux et ceci parfois d’une manière radicale, Liles les transforme : Le son heavy de « Rock Bottom » devient légèreté absolue avec la voix de Bobbie Watson, tout comme le groove de « Rock On » déchirant et éthéré avec celle de Cosey Fanni Tutti, ou encore « Acid Queen » de Tina Turner, repris par Jess Roberts, complètement reconverti en un morceau house. Or Cover Girls ne constitue pas que des glissements stylistiques ; il s’agit avant tout de modifier ou d’amplifier l’atmosphère des versions originales. En témoignent « So Bad » de Baby Dee, sa propre composition qu’elle réinterprète ici selon une instrumentation davantage country, prend les allures d’une lamentation plus soulignée, ou encore « Never Land » de Sisters of Mercy, avec la voix d’Elisabeth Oswell, morceau ralenti et qui appuie davantage sur l’aspect mélancolique provoqué par la longueur et la répétition présente de la version initiale. En somme, Cover Girls apparaît comme un bel hommage de Liles aux différentes voix féminines qui sont mises au cÅ“ur d’un amour de la musique, toujours transformée et transformable.