Pour avoir écumé pendant dix ans tous les petits clubs reculés et autres salles miteuses des Etats-Unis et d’Europe, le duo hard blues d’Indiana Left Lane Cruiser a forcément appris à faire beaucoup de bruit pour se faire entendre.


Pour avoir écumé pendant dix ans tous les petits clubs reculés et autres salles miteuses des Etats-Unis et d’Europe, le duo hard blues d’Indiana Left Lane Cruiser a forcément appris à faire beaucoup de bruit pour se faire entendre. Le chanteur et nerveux du bottleneck Freddy J IV (seul membre originel), ainsi que le batteur Pete Dio, sont récemment passés à la vitesse supérieure en enrôlant un troisième larron, en la personne de Joe Bent à la basse et au skateboard (vous avez bien lu, il utilise sa planche comme un instrument à part entière). Et leur son a forcément pris de l’épaisseur sur le fumant Dirty Spliff Blues, cinquième opus pour le respectable label Alive Naturel Sound. Après le déjà excellent Rock Them Back To Hell (2013), ces grands amateurs de beuh (leur emblème, une feuille de cannabis, illustre les moindres recoins du livret) forment désormais une section rythmique monstrueuse propulsant leur blues crassant et décapant très loin en première ligne. C’est peu dire que le trio retourne tout sur son passage avec son blues électrique façon feu R. L Burnside, amplifié d’une bonne dose de rock n’roll boueux et une mise en groove infernale qui donne envie de taper du pied et casser le plancher. Tout au long de ses 40 minutes sans le moindre temps mort, Freddy J IV et son dobro distordu dompte le blues comme s’il était le roi du bayou – l’ultra efficace “Whitebread n’ Beans”, ou encore “Heavy honey”, avec son plan piqué à John Lee Hooker passé au mixeur. Le morceau titre de l’album, « Dirty Spliff Blues », pulvérise quant à lui en un seul riff, toutes les bonnes volontés des Black Keys depuis dix ans. Vous l’avez compris, LLC vient d’enregistrer son meilleur album. Un boucan d’enfer.