Puissant et enivrant, ce premier album propose des références variées, sur fond de Shoegazing, orchestré à la perfection.


Nombreux sont ceux ayant osé se mesurer au mythe, peu ont réussi à emmêler les riffs tout en préservant la mélodie à la façon de My Bloody Valentine sur Loveless. Les biens nommés Ulrika Spacek (si on ignore la signification, la sonorité semble, elle, naturellement coller à leur musique) font mieux qu’y parvenir : ils relèvent à la fois le défis du shoegazing avec brio, et y ajoutent tout un tas d’autres références variées, collant pourtant à leur image arty.

Mais ou sommes-nous au juste ? En plein cliché : deux jeunes Anglais, Rhys Edwards et Rhys Williams se rencontrent à Berlin, décident de composer, et rentrent à Londres développer leur rock d’intello, squattant entre autres une ancienne galerie d’art contemporain pour enregistrer du Noise Rock / Shoegaze. A l’écoute, il est bien difficile de ne pas tomber dans le name-dropping tout azimut : après avoir lâché sur la toile en guise d’apéritif « She ‘s A Cult », titre noise/ arty, tutoyant le meilleur de Sonic Youth (l’autre grande influence du groupe, avec Radiohead), ils envoient, toujours pour la promo de leur album paru le 5 février, le mastodonte « Beta Male », morceaux de bravoure aux puissantes guitares. Jubilatoire.

Les effets crasseux, la lourdeur, et la ligne de basse de « NK » rappellent immédiatement les débuts Metal-Indus de Ministry. « I don’t Know » élabore un véritable mur de sons, accumulant différentes strates de guitares et d’effet pendant la première partie du morceau, avant de déconstruire cet amas pour laisser l’espace au chant, en chÅ“ur, rappelant forcément celui de Bilinda Butcher. « Strawberry Glue » et « Porcelain » sont dans la même veine, esprit Rock N’Roll pour la première citée, d’une beauté aérienne pour la seconde. Enfin, « Airportism » vient conclure ce déluge de sons et de sensations tout en retenue, comme pour nous préparer à sortir de leur univers de la plus douce des manières. On espère pouvoir y replonger rapidement, car il y a là un potentiel en live des plus réjouissants.