Si la dernière production solo du musicien californien remonte à un peu moins d’une dizaine d’années et ce pour le label Kranky avec Tape Chants en 2009, on peut dire qu’il y a là, dans l’attente, une bonne dose de maturation que l’on peut exiger du contenu de l’Orange l’Orange…


 

 

Si la dernière production solo du musicien californien remonte à un peu moins d’une dizaine d’années et ce pour le label Kranky avec Tape Chants en 2009, on peut dire qu’il y a là, dans l’attente, une bonne dose de maturation que l’on peut exiger du contenu de l’Orange l’Orange. En effet, dès le premier morceau, « L’ambience. L’orange », l’environnement sonore instauré happe rapidement l’oreille, mais tranche aussi sur la manière de concevoir la progression en coupant court ; plus qu’une élévation qui se voudrait linéaire, il se donne plus comme un effet grossissant jusqu’à un basculement, moins élevé en terme sonore, à « Dream sequence ». Fortement évocatrices et minimalistes, les pièces semblent favoriser la projection selon la couleur de l’humeur de son auditeur. Par ailleurs, l’analogie avec les couleurs semble adéquate ici, vu le recours au « monochrome » ou « orange » dans les titres, moins pour les figurer à l’écoute à travers les sonorités électroniques que les différentes sensations que leurs allusions peuvent procurer. C’est donc bien dans le mariage de l’idée de la couleur suggérée et de la répétition sonore, à travers les « vagues » synthés, qui permet d’aller au delà de l’expérience simple et de provoquer les sentiments qui peuvent s’y attacher. De même, les tonalités peuvent se faire plus « lourdes » selon les circonstances, en superposant ainsi des couches sonores et saturant l’écoute comme dans « pattern haze » et « ritual del croix » ; ou encore contrastant les touches subtiles de piano sous l’épaisseur d’une bass environnante (« Blind Contour Drawing for Piano »). Dans tous les exercices cités, il y a bien une main, celle du musicien, qui dirige d’une manière adroite son auditeur, en essayant de trouver un point de rencontre imaginaire d’où apparaitrait toute la richesse de sa palette musicale. En ce sens, L’Orange L’Orange ne déçoit nullement et se révèle être à la hauteur des attentes : une production réfléchie qui se met à la bonne distance, entre la réalité sonore et l’oreille, pour une expérience d’écoute pleinement satisfaisante.

 

Mexican Summer – 2017 (Sortie 10 Novembre 2017)

 


Tracklist:

01. L’Ambience, L’Orange
02. ‘Maliblue Dream Sequence
03. Tuned to Monochrome
04. Tonal Bath for Bubbles
05. Pattern Haze
06. Ritual Del Croix
07. Blind Contour Drawing for Piano