A l’orée de leurs 40 ans de carrière, les vétérans pop néo-zélandais nous font encore bien plaisir. 


Voilà maintenant près de 4 décennies que les kiwis The Bats creusent avec talent le même sillon. Le chanteur et guitariste Robert Scott, le bassiste Paul Kean, la guitariste Kaye Woodward et le batteur Malcolm Grant, tous présents depuis l’origine du groupe, se sont fait connaitre par le merveilleux Daddy’s Highway et la fabuleuse trilogie de EPs – By Night (1984), And Here Is Music for the Fireside (1985) et Made Up in Blue (1986).

Cette formation basée sur l’unité, l’amitié et l’amour de la pop musique, est née en 1982 à Christchurch, troisième ville Néo-Zélandaise. Leur charme est indéfectible et l’examen de leur répertoire génère invariablement un vrai bonheur d’écoute. C’est la certitude d’y dénicher d’innombrables morceaux de qualité basés sur un style maitrisé de jangle pop, de folk –pop ou de pop pastorale. Les mélodies peuvent être immédiates (on le sait alors instantanément) ou au contraire plus complexes et la chanson s’apprivoise alors. Ce quatuor à un secret de fabrication et un savoir-faire indéniable. On les différencie même parfaitement de leurs autres congénères indé néo-zélandais. Il existe un son The Bats. Inimitable comme il se doit.

Foothills est déjà leur 10ème opus. Dix albums en 38 ans, il serait donc légitime de penser que ces 4 musiciens ne soient pas si prolifiques que ça. Son auteur-compositeur et guitariste Robert Scott est pourtant un songwriter bien productif qui a multiplié les nombreuses collaborations (The Clean, The Magick Heads), enregistré une flopée de EP et 45 tours et sorti en solo une flanquée d’albums sous tous les supports possibles (K7, CDr, internet) pour certains difficiles à dénicher.

Ce dixième LP a pour caractéristique d’avoir été enregistré dans un bel environnement, isolé de la vie urbaine trépidante, et situé sur les contreforts de la chaine de montagnes des Alpes du Sud d’Aotearoa. Capté dans les conditions du direct, il affiche une vrai belle unité de ton et exhale une fraicheur toute néo-zélandaise et «batsienne». L’équilibre ici entre les compositions twee-pop au rythme gentiment effréné et celles plus posées et légèrement mélancoliques penche en faveur de ces dernières.

Foothills varie donc entre les petits sommets aventureux où l’on appréciera l’ivresse de la vitesse en descente et les magnifiques vallées où l’on flânera au gré des mélodies placides aux effets sonores modérés parsemés de belles et douces harmonies vocales.
A « Warwick » et « Field of Vision » donc pour le rythme propulsif et entêtant et un statut de futur classique de leur répertoire, aux autres mélodies pour une appréciation moins spontanée de la piste sonore : l’archétype étant le merveilleux « Another Door » gorgé de guitares qui se couvre d’arrangements somptueux et denses, pour finir par s’envoler comme dans un rêve au son de la voix chaleureuse de Robert Scott et de Kaye Woodward.

La mélancolie peut s’intensifier légèrement, le tempo ralentir d’un cran, les compositions sont alors magnifiées et se transforment en purs moments de douceurs, embellies par l’usage équilibré de claviers et de profonds accords ouverts de guitares. « As You Were » est un de ces sommets là, au même titre que « Electric Sea View » la dernière piste de cet album hautement recommandable, comme tous leurs autres évidemment.  

Flying Nun2020

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Tracklisting :

  1. Trade In Silence
  2. Warwick
  3. Beneath The Visor
  4. Scrolling
  5. Another Door
  6. Red Car
  7. Field Of Vision
  8. Changes All
  9. As You Were
  10. Smaller Pieces
  11. Gone To Ground
  12. Electric Sea View