Désormais, il n’est plus question pour Barn Owl de demeurer dans l’ombre.


Désormais, il n’est plus question pour Barn Owl de demeurer dans l’ombre: Evan Caminiti et Jon Porras sont aujourd’hui sous la lumière éclatante d’un Thrill Jockey qui, après Ancestral Star et le E.P. époustouflant Shadowland, publie Lost In the Glare. Si on ne s’étonne pas devant un tel parcours de reconnaissance, c’est que ce dernier opus, produit par Phil Manley (Trans Am), est encore une fois un condensé de rêves éveillés et d’abîmes, composants habituels de cette musique dont la clarté nous déchire et nous enveloppe. La batterie est là, à la fois comme une évidence et comme une nouveauté ; des notes qui font le lien entre la terre et le ciel, les hommes, l’animal, sont comme des chapitres du grand récit que Caminiti et Porras retrace. Dans le monde de Barn Owl, tout s’accélère et se dissout dans le calme, un calme dépeuplé ; même si les morceaux arrivent à peine à dissimuler la peur, l’ouvert, le feu intérieur, on ouvre la bouche vers le ciel : ce n’est ni pour conjurer, ni pour crier. On se dépouille, on s’exproprie : plus que jamais, on se perd à la vue de l’oiseau nocturne, en pleine lumière.

Ecouter : “The Darkest Night Since 1683”

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