Les Allemands ne sont pas en reste dans la catégorie kitsch de la disco à papa, à l’instar de l’Amérique des grands lacs (Chromeo, The Grand National, Tiga) ou de son compatriote Kaos. Komen sie erein!
On se voit débarquer dans son studio habillé comme des saltimbanques ayant fait leurs emplettes vestimentaires chez Tati (dieu ait son âme…euh, tiroir-caisse pardon). Ou dans une boîte ringarde du nom de Downtown, cheveux coiffés par une prise électrique qui traînait… David Muallem, Munichois ayant résidé à Tel Aviv, New York et Londres (euh…non, rien…), y fait découvrir sa première et dernière salve sonore, Frankie Splits, qu’il qualifie de disco interstellaire (probablement en référence à la techno interstellaire de Detroit). On se voit dansant dans les dancings du big apple des années Carter. Après avoir feuilleté le livret de son disque, bourré de photos de NY (encore un qui renie son Heimat) et de fausses poses m’as-t-vu sans classe (no class is class, capicce ?), on se met à repenser aux Fun Lovin Criminals et leur dilettantisme conventionné.
« 2hot 2cold 2tough » pousse la comparaison jusque dans la manière de faire des FLC, où l’on retrouve ce même phrasé hip-hop avec des nappes de violons typiques de la disco des seventies, le tout sur une basse qui épouse chaque cellule du corps. La soul s’invite sur « Some Loving », avec une certaine Martine Girault (Revival) qui y chante de sa voix la plus langoureuse, avant de laisser tout le bazar partir en vrille (dans le bon sens du terme). A partir de « New thunder », à savoir la cinquième plage, c’est le rap old school qui s’invite à table (de mixage), et on se surprend à « put your hands in the air, and wave them like you just don’t care » (surtout avec « Havin fun with it » ). C’est Beans qui se colle derrière the mic, en bon MC comme il sait l’être avec Antipop Consortium. Lyris Born (Quannum) est de la fête aussi.
Au vu de toutes ces collaborations, et sans oublier Shawn Lee (UNKLE), avec qui il visite les années 80, on peut dire qu’il a tout d’un protégé. « Sweat » et sa voix féminine sensuelle en français dans le texte apporte cette touche de sensualité qui va toujours avec le genre : « oh, oui, là, tourne en moi, encore, reste en moi vas-y ». C’est pas moi qui le dit. C’est elle. Sur ce, je vous laisse : Bon amusement.