Retour de Skye, qui n’est autre que l’ex-charmante chanteuse de Morcheeba. Si son groupe passé ne souffre pas trop de son absence, la belle leur rend bien ici la monnaie de sa pièce.


Pour Skye (Edwards), on aurait tort de ne se fier qu’à ses premières impressions : en gros, se dire que seule, elle n’est bonne à rien puisque les frères Godfrey l’ont jetée après cinq millions d’albums vendus. Elle faisait quand même le ménage nom d’un balai. Du balai! Ils n’osent cependant pas le lui dire franco : chacun va vaquer à ses trucs plus perso lui disent-ils, avant de lui faire la surprise – l’année dernière – de sortir un disque sous le nom de Morcheeba… S’il n’y avait pas tous les autres épisodes qui ont fait l’histoire du rock et de la justice (Pink Floyd, Pinkushion…), on se lamenterait, mais là, faut pas pousser mamie dans les orties…

Mais parlons du disque : il couvre bien le cahier des charges d’un disque du genre trip hop (certains – les marketing managers – disent chill-out) : ça se laisse écouter, il y a de gentillettes mélodies et paroles (« Say amen »), c’est plaisant et ça n’a – pense-t-on – pas d’autre but que de meubler vos activités qui seraient bien trop tristes dans le silence. A ce propos, vous avez pensé à passer l’aspirateur derrière le canapé ?

Respectant la tradition devenue coutumière, un quartette classique est venu déposer des nappes de violons ici et là (pour ne pas dire partout), voire une clarinette sur le très lyrique « Tell me about your day ». Ce qui est étonnant, en fin de compte, c’est que le disque tient bien la route, offrant quelques chouettes chansons (« Calling ») aux mélodies imparables, voire touchantes (« What’s wrong with me »). On va même jusqu’à s’autoriser à penser qu’elle a trouvé sa voie la petite, et qu’elle semble, autant pour les paroles que pour les instrumentations, avoir découvert un espace plus à même d’assouvir ses envies (sa voix atteint de nouveaux sommets sur « Tell me about your day »). Entourée de ses proches (son mari bassiste, Steve Gordon), elle est aussi épaulée par le producteur et musicien Patrick Leonard, le parolier Gary Clark (avec qui elle dit partager la passion du bon Whiskey écossais – toujours se méfier des effets de l’alcool!) et même par ce cher Daniel Lanois, sur le très inspiré – et très court – « Jamaica days » (dont elle est originaire), aux contours gospel particuliers.

En conclusion, si on devait comparer les deux disques – à savoir, l’Antidote de Morcheeba (sans elle) et celui-ci on aurait bien du mal à les départager, car tout le monde s’en sort plutôt bien. Allez les enfants, la récré est finie ! Et puis le ménage n’est pas très bien fait!

Le site de Skye