Le duo garage pop de L.A, se met aux couleurs baggy sur un second album en forme de fleurissement artistique.

 

Un groupe de L.A qui sonne comme The LA’s, ça vous parle ? Paru voilà seulement un an sur le très racé label californien Innovative Leisure (Allah-Las, Nick Waterhouse…), le premier album de The Molochs, America’s Velvet Glory, tirait son épingle dans l’actualité pléthorique de disques pop revivalistes. Oh, rien de révolutionnaire bien entendu, mais le chanteur et songwriter Lucas Fitzsimons et son comparse Ryan Foster, nous faisaient passer un délicieux moment de pop garage biberonnée au Velvet (c’est d’ailleurs dans le titre), Syd Barrett et Dylan dans sa période “Blondinet”.

Un an et demi plus tard,  le curseur sur la machine à remonter le temps semble s’être pas mal accéléré sur leur second opus, Flowers in the Spring. Si la musique du duo sonne toujours aussi vintage, il s’est indéniablement glissé dans les rouages un peu de poussière de magique baggy 80’s. On avait déjà fait le rapprochement physique entre Lucas Fitzsimons et Ian Brown des Stone Roses, désormais on peut aussi associer leur musique. A tel point qu’avec sa gouaille parfois très mancunienne, le chanteur d’origine argentine pourrait désormais prétendre au titre de « lad de LA ».  “I Wanna Say To You”, “All the Things That Happen To Me” et “Wade in the Water”, réveillent en nous le souvenir de ces superbes face B du premier album des Roses, On parle du calibre d’un “Where Angels Play”. 

Plus loin sur la route de Liverpool, “A Little Glimpse of Faith”, prend son infiltration derrière le “Star a War” des Pale Fountains, pour habilement bifurquer sur un refrain ténébreux du plus bel effet. “Flowers in the Spring”, chanson qui donne donc son titre à l’album, donne une idée comment sonnerait un album country de Peter Perrett. Et bonne nouvelle, ça passe très bien. On pense aussi aux Go-Betweens (décidément gros revival après Rolling Blackouts Coastal Fever et RVG) sur “To Kick In A Lover’s Door”, et le single “Too Lost in Love”, à la mélodie impeccable sur trois accords. Dernier coup dans le rétro avec le titre bonus « Don’t Look Back », qui pourrait interpeller les fans du Zimm’… mauvaise piste ! On est plutôt en terrain brit pop,  avec une mélodie tourbillonnante. Finalement, on conçoit que toutes ces références pourraient noyer l’écoute, mais on y trouve au contraire un solide point commun, le désir d’offire une collection de bonnes chansons. En bons fleuristes , The Molochs ont appris à varier les couleurs de leur bouquet, sans perdre leurs racines sixties.

The Molochs tire son nom d’un poème d’Allan Ginsberg, « Howl ». Il y est question d’une divinité grecque, Moloch, qui demandait en sacrifice tout ce qui est bon et pur. L’idée est bien là,The Molochs digère très bien toutes ces influences.

 

(Innovative Leisure / Modulor – 2018

 

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Le site du label

 

Tracklisting : 
1. To Kick in a Lover’s Door (2:55)
2. I Wanna Say To You (4:22)
3. A Little Glimpse of Death (2:18)
4. Shadow of a Girl (3:03)
5. Flowers in the Spring (4:08)
6. Pages of your Journal (2:59)
7. First Time I Saw You (3:33)
8. And She’s Sleeping Now (3:17)
9. Too Lost in Love (2:25)
10. Wade in the Water (3:41)
11. (She Glows) (1:22)
12. All the Things That Happen to Me (3:48)