Avec Hope Is Important, premier album honnête mais sans surprise d’ Idlewild, le quatuor formé en 1995 avait pris ensuite de cours tout le monde sur 100 broken Windows. La formation écossaise, jusqu’alors gentils ersatz de Placebo, démontrait une capacité étonnante à pondre des standards rocks digne des grandes heures des Replacements, Sugar et autres combos orientés rock. Malgré encore quelques petites lourdeurs sur deux ou trois morceaux, les lyriques introspectives de Roddy Woomble démontraient un réel potentiel, ici confirmé sur The Remote Part.


Avec Hope Is Important, premier album honnête mais sans surprise d’ Idlewild, le quatuor formé en 1995 avait pris ensuite de cours tout le monde sur 100 broken Windows. La formation écossaise, jusqu’alors gentils ersatz de Placebo, démontrait une capacité étonnante à pondre des standards rocks digne des grandes heures des Replacements, Sugar et autres combos orientés rock. Malgré encore quelques petites lourdeurs sur deux ou trois morceaux, les lyriques introspectives de Roddy Woomble démontraient un réel potentiel, ici confirmé sur The Remote Part.

Première constatation sur ce dernier effort, l’influence des Smiths (déjà présentes sur le second album) semblent avoir pris le pas sur d’autres groupes comme Black Flag. Si l’énergie reste rock, le groupe d’Edinburgh a élargi sa palette sonore. Un synthétiseur très 80’s vient accompagner la distorsion du guitariste Rod Jones. Les ambiances sont dorénavant moins lourdes, le groupe n’hésite plus à utiliser une guitare acoustique lorsque le morceau s’y prête. L’apport de ces nouveaux instruments ont permis de gommer les taches de gras qui rendaient parfois les morceaux un peu lourdingues.

« You Held The World In Your Arms », superbe premier single annonce la nouvelle orientation du groupe, plus mid-tempo et privilégiant le frisson tel un Morrissey des grandes heures. Ce n’est pas une réelle surprise de voir le groupe évoluer dans ces contrées. Les quelques faces B disséminées sur les singles de 100 Broken Windows tendaient déjà vers ce revirement à travers des choix de reprises judicieuses (Bob Dylan). Il reste cependant quelques traces de l’énergie Husker-dienne (« What I Am Not », « Out of Routine ») , mais l’ensemble demeure très maîtrisé.

Sur « Tell Me Ten Words », meilleur chanson jamais écrite par Roddy Woomble, Idlewild trouve la quintessence entre une composition parfaite et un texte évoquant la perte de l’innocence. Enfin, « In remote Part » clot l’album avec des faux airs du cultissime « Queen Is Dead ». Evidemment moins novateur que Radiohead, le but de ce groupe n’est pas de révolutionner le rock, mais d’écrire de bonnes chansons, sans jamais se pourfendre dans les concessions. Idlewild, même s’il n’apporte rien au shmilblick, vient de rentrer dans notre coeur par la grande porte et risque de ne pas y être délogé de si tôt.