Petit à petit,ce quatuor anglais fait le même effet que The Beta Band à ses débuts : un ovni recycleur qui se démarque largement des us et coutumes du moment.


« The thing with us is that we’re just so different. We don’t sound like The White Stripes. We don’t sound like Coldplay. We don’t sound like anything current. We don’t do it deliberately. It’s just the way our music turns out. We’re not like anyone else. »

Quand vous voyez cette phrase en intro de leur bio, vous êtes en droit de vous posez certaines questions car ce genre de déclarations dont les anglais, à commencer par le NME, sont friands, a de quoi désarçonner sur le continent européen. Surtout que leur musique est plutôt à classer dans le registre « doux », et que l’on a vraiment pas à faire à de grandes gueules du type Gallagher and co. D’un autre côté, si vous voyez le nombre de références citées ici, on comprend bien qu’il s’agit d’un méli mélo assez original.

Le quatuor – Dan McBean (guitare et synthé), Simon Phipps (chant et guitare), Mark Peters (chant et guitare) et Sweeney à la batterie – est originaire de Manchester et existe depuis 2003. Inspiré dit-il par Talk Talk et Dennis Wilson, tout le monde s’accorde plutôt à y voir les Doves

Dès « Home » et « Waved on », on songe à Air, un chouia plus rock : de grandes nappes de synthé fluide, caressées par un chant très aérien… Bienvenus dans un monde où l’on s’assoupit facilement. Puis arrive le premier simple en puissance, « Forgiveness », dont le loop mélodieux est d’une efficacité redoutable. Une fois le disque bien digéré – il demande quelques écoutes préparatives – , on comprend que l’on a deux types de titres sur cet album éponyme à la pochette futuriste : d’un côté des titres très Airesques, où l’aérien (sic) tient une grande place, de l’autre, et notre cher Tim Holmes (Death In Vegas) n’y est peut-être par pour rien (il a produit deux titres), des morceaux où un côté plus scratchy, plus brouillon, plus brut, plus noisy prend la vedette. Du coup, autant on était pas super chaud à l’écoute des titres doux, autant ils prennent une toute autre saveur une fois que vous entendez de quel bois peuvent se chauffer les gaillards. Car passer d’un style que l’on pourrait même qualifier d’Alan Parsons Project (« Come in out of the train ») à des feux d’artifice noisy à la Spiritualized (« Trasher », ou le splendide final à la My Bloody Valentine de « One in seven ») tout en gardant en filigrane un côté Brian Eno a de quoi surprendre. Et c’est ce qui leur fait dire qu’ils sont uniques.

Pour revenir à leur intro de bio, disons qu’en effet ils ont un style particulier, et certains pourraient y voir les successeurs, en moins brouillon et surtout en moins varié des The Beta Band, à savoir des groupes qui semblent exister que grâce à Pink Floyd et leurs expérimentations narcotiques…

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