Voici un disque comme on les aime en cet été si chaud : de la bonne humeur, des rythmes joyeux et du sourire en veux-tu en voilà!


Internet, c’est maintenant sûr, est en train de révolutionner de fond en comble le music business. Après les Arcade Fire, Clap your hand say yeah ! et autres Arctic Monkeys ou Gnarls Barkey qui doivent tous leur succès au web, voici Lily Allen en cet été 2006.

C’est sur l’incontournable My Space que l’aventure de cette jeune anglaise de 21 ans démarre. Fille du comédien angliche Keith Allen, on ne peut pas dire qu’elle se soit fait aider pour y arriver. Elle propose ses titres via ce site et son blog, et atteint vite le million de curieux qui écoutent sa musique, gratuitement. Commercialement, elle signe chez Regal avec une édition limitée à 500 copies de son premier single, le guilleret « LDN » en avril. Le succès est tel qu’on se l’arrache sur e-bay à 150 euros et qu’on fait des queues interminables pour la voir se donner en spectacle. Son album sort en cette mi-juillet et son single actuel, « Smile », ouvrant les hostilités on ne peut mieux, vous colle direct la sonrisa.

Pas peur aux yeux, elle pense tenir avec les onze titres qui composent la galette, comme autant de singles en puissance. Elle se veut populaire, tout en expliquant ce qu’elle entend par ce terme péjoratif : plutôt The Clash ou T Rex que des M***** sans nom (inutiles de les nommer donc).

The Clash. Marrant, car elle y puise l’époque jamaïcaine de la bande à Joe Strummer, mais aussi de beaucoup d’autres, à commencer par Blondie (« Friend of mine »). Son style est pop, mais prend ses sources dans le reggae, le ska (le très The Specials « Friday night ») et le hip-hop. Son look laisse deviner également une attirance pour la drum & bass et les soundsystem de tous calibres. Sa patte se reconnaît surtout à son écriture, plutôt proche d’un Mike Skinner (The Streets), à savoir la description du train-train quotidien de tout un chacun («my little brother is in his bedroom smoking weed, I tell him he should get up cause it’s nearly half pass three, he can’t even bother cause he’s high on CHC, I ask him very nicely if he likes a cup of tea»). Elle touche par sa simplicité, son franc parler et son sens de l’observation. Autodidacte – elle a arrêté à quinze ans l’école – elle lit énormément et déborde de curiosité. Autre particularité, sa bonne humeur et son chant sensuel, palpables sur chaque titre, transmettent ce sens inné qu’elle a pour l’entertainment avant tout (« Take what you take »), sans se prendre la tête inutilement. On la verrait bien traîner avec M.I.A. aussi. Cela ne l’empêche pas de signer des titres extrêmement touchants comme “Littlest things” et sa boucle de piano magique. («The first time you introduced me to your friends, and you could tell that I was nervous, so you held my hand when i was feeling down, you made that face you do no one in the world that could replace you»).

Les titres sont courts et on ne s’ennuie jamais. Droit à l’essentiel. Sans fioriture. Pour un début, et pour l’été, on ne va pas mâcher notre plaisir.

– Le site de Lily Allen
– Sa page My space
– Le clip de « Smile »