Ce n’est pas tous les jours qu’un disque de la sorte n’est pas une manigance marketing pour renflouer le tiroir-caisse. Non, ce disque est assurément tout sauf du foutage de gueule.


Electrelane. Voici un groupe de femmes – c’est assez rare pour être souligné, sans pour autant tomber dans la catégorie « lesbienne » comme souvent fait à leur égard – originaire de Brighton (UK) qui ne cesse d’étonner par la qualité indéniable de sa musique bruitiste (noisy). Pas étonnant que Primal Scream, Sonic Youth ou Death in Vegas les portent aux nues. Après trois albums (dont The Power Out et Axes chroniqués en nos colonnes), la bande des quatre (Verity, Emma, Mia et Ros – cette dernière remplaçant Rachel depuis Axes) sortent ce Singles, B-sides And Live, qui, comme son nom l’indique, offre des petits bijoux et raretés qui font de cet album – comble de l’ironie – peut-être leur meilleur. Plusieurs titres (les premiers) permettent de se rendre compte de ce à quoi ressemblait leur son avant d’être signé sur Too Pure en 2003 (respectivement sur les labels Idenial, Fierce Panda et leur propre, Let’s rock records).

Ces premiers titres ont un mérite : ils rappellent que le quatuor était à l’origine exclusivement instrumental, expérimentant le noise jusqu’à son paroxysme. On comprend surtout aisément les nombreuses références à Sonic Youth et au Velvet Underground. « I Love You My Farfisa », avec un chant enjoué et un orgue qui part en vrille, amène le chant dans la recette, tel un nouvel ingrédient à même d’atteindre une sorte de perfectionnisme noisy. Ce chant – faux – et ces synthés verront leur nom avoisiner celui de Stereolab. « I Want To Be The President », issu, tout comme les deux titres suivants, de leur EP sorti sur leur label, vient illustrer la chose. La reprise toutes guitares dehors de « I’m On Fire » de Bruce Springsteen vaut l’écoute pour l’originalité de l’interprétation speedée, qui contraste avec la ballade initiale.

Un extrait de la session avec John Peel (encore un qui avait succombé), « Oh Sombra », est à se pâmer. Enfin, les live témoignent de la fusion organique qui anime les quatre gazelles sur les planches, avec toujours l’une d’elles, la bassiste Ros, un sourire en coin à faire fondre n’importe quel gorille (désolé, visionnage de King Kong oblige…). Et le tout de partir en vrille, pour notre plus grand bonheur. Enfin, notons l’originalité de la cover de « More Than this » (Bryan Ferry).

Bref, un bon achat!

– Le site d’Electrelane