La fascination qu’exercent certains artistes sur d’autres a parfois quelques conséquences cocasses. Ainsi, l’engouement sucité par le renouveau du folk américain – renouveau tout relatif au vu d’une dizaine d’années d’efficience – produit un effet surprenant sur lequel nous décidons de nous pencher aujourd’hui : le clonage – sans doute illégal – de Bill Callahan de Smog par un groupe français. En pénurie de cellules souches récentes – celles-là même qui officiaient sur A River Ain’t Too Much To Love – H Burns s’est contenté des particules séminales qui constituaient le folk épuré du chanteur américain, dès l’EP Kicking A Couple Around (1996). Avec quelques dix années de retard – sans doute le temps nécessaire pour s’approprier ce génie insaisissable – H Burns, projet acoustique du chanteur de Don’t Look Back, a fait siennes les obsessions du grand Bill. Soit onze histoires introspectives qui relatent avec fidélité ces sentiments de vacuité (“Sad City Blues”), de nouveaux départs éphémères (“Dry Dry Taste”), d’heures sombres comme autant de crépuscules promis (“Traces on The Sand”, “Footsteps”). H Burns offre un hommage vibrant à tous ceux pour qui la poésie s’accompagne d’un fidèle compagnon à six cordes. Demeure l’impression désagréable d’une captation d’héritage sur fond d’arpèges acoustiques.

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