Après le charme suranné de No Earthly Man, collection de ballades traditionnelles écossaises meurtries, l’insulaire Alasdair Roberts retourne à ses compositions personnelles avec The Amber Gatherers. Surprise sur ce quatrième opus, les teintes austères de rigueur sur ses précédents recueils solo laissent cette fois quelques lueurs d’espoir transpercer la brume des highlands. Le protégé de Will Oldham, qui lui a ouvert les portes du label Drag City (Joanna Newsom, Smog…) bouscule son folk rural par une énergie de troupe bienvenue : des clappements de mains giflent son décorum médiéval, appuyé de mélodies souriantes, plus contemporaines (“Where Twines The Path”, “I Had A Kiss Of The King’s” ), bien que l’on croise toujours régulièrement en chemin un dulcimer, un accordéon ou un banjo. Les débordements sont moins de mise que chez un Bonnie ‘Prince’ Billy version Ease Down the Road, mais l’esprit enjoué est là. Son chant plaintif à la Neil Young devient même caressant sur “Where Twines The Path”. Alasdair Roberts s’impose également comme un barde des temps modernes qui nous conte des histoires ancestrales de grands rois régnant sur un royaume lointain par-delà les mers, de guerres qui emportent tout et d’honneur chevaleresque… Un peu passéiste, voire ringard, mais le charme l’emporte lorsque sur quelques prières silencieuses, tel le déchirant « Waxwing” scindé en deux actes, il nous réserve de magnifiques instants de recueillement. Revigorant, ce nouvel album devrait rallier à sa cause quelques profanes.

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