Avec quelques mois de retard, nous découvrions début mars l’esthète pop Alban Dereyer dans le cadre cosi de la 1ère édition du festival Minimum. Ce soir là, (presque) seul au piano, le parisien a raflé avec mention son diplôme devant un jury prestigieux constitué de maîtres orfèvres du genre : David Mead, Jim Noir, Luke Temple, sans oublier notre mascotte nationale Fugu. Il faut dire que les six compositions supérieures de Underneath This Myrtle Shade placent d’emblée la barre très haute. Cet écrin aux touches noir et blanc suranné – subtil rappel de la prédominance du piano – trahit déjà malgré son épure une propension à la symphonie renversante : un songwriting lettré fignolé jusqu’à rendre la copie parfaite (“Someday”, “Big Ben” et ses choeurs lyriques précieux) et une voix éloquente qui invoque à bon escient la mélancolie d’automne. Ce grain dandy aristo le rapprocherait a priori du Neil Hannon balladeur de Promenade, (“Give It a Try” augmenté d’un peu de bois folk) mais l’esthétique se veut davantage placée sous le sceau de la suprême pop baroque sixties : Harper’s Bizarre, Colin Blunstone ou l’excentrique Biff Rose (Dereyer est admirateur et le reprend en concert). Tout cela ne manque pas de cachet, et l’on jurerait même avoir déterré une démo perdue du sacro-saint The Left Banke au détour de “Portrait”… A moins que ce ne soit notre indécrottable faiblesse pour ce romantisme au chandelier qui influe sur notre jugement. Mais permettez-nous d’en douter.

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