The Warlocks, Brian Jonestown Massacre, Black Mountain… ces poids lourds de la scène néo acid rock ont tous des patronymes à vous glacer le sang (exception faite des mignons The Gris Gris, une énigme ceux-là) ! Les inquiétants Black Angels d’Austin ne font pas exception au folklore. Leur premier album, en 2006, réunissait quatre singles totalement dévastateurs sous caution d’une rythmique pesante, riffs implacables et hypnotiques, et le chant incantatoire d’Alex Maas (à la masse, c’est le cas de le dire). Passover offrait un magistral condensé de rock aiguisé et aigu, carburant à la même mixture gasoil/nitro que le Black Rebel Motorcycle Club. Avec Directions to See a Ghost, les six cavaliers de l’apocalypse s’enfoncent dans des abysses nauséeux et insondables du psychédélisme. “You on the Run”, aussi efficace que les meilleurs frondes de Passover, est certainement placé en première ligne pour ne pas trop déconcerter les adeptes de la première heure. Car, ensuite, c’est un torrent vésuvien de laves saturées, de coagulations de fuzz qui s’abattent sur l’auditeur pétrifié. Une cérémonie sous opium qui déforme et dilate un rock brut jusqu’au précipice, enfin jusqu’à “Snake in the Grass”, apothéose cosmique de 16 minutes. Soit en tout onze lentes dérives noisy exploitant à ras-bord la capacité audio d’un CD. On frise tout de même l’overdose psychédélique (il y a même un sitar sur “Deer-Ree-Shee”, c’est Ravi Shankar qui sera ravi). Ceux convertis au dernier opus des Warlocks n’y verront qu’un feu de joie, ou plutôt des fantômes.

– Le site de The Black Angels