Solidement armés pour tailler la scène, les quatre parisiens de Go Go Charlton s’offrent leur premier album. Guillaume Léglise (guitare, clavier et chant) , Olivier Lebreton (idem), Christophe Pacary (batterie) et Nicolas Cuinier (basse) ont étrenné leur idée de groupe à Rennes avant de monter à la capitale pour y frotter leur univers posé. Du coup, de schlager (ce style de musique festive et traditionnelle du nord de l’Europe), il en est très peu question sur Beaucoup Schlager. D’ailleurs, sans aller très loin dans le disque, deux références majeures explosent comme des diables en boîte : New Order deuxième période, et The Smiths. Au point de reproduire leurs styles quasiment à l’identique, jusqu’à des imitations vocales franchement troublantes (celle du Moz avec un vieil accent frenchie, fallait oser). Malheureusement, ce premier album plutôt sympathique au demeurant, souffre beaucoup trop de l’ombre écrasante de ces aînés, au point que le groupe en oublie sa personnalité en route. Dommage, car tant en terme d’exécution que de composition, les Go Go Charlton tireraient plutôt leur épingle du jeu si ce n’était ces totems bien trop voyants. Et bien entendu, on leur dira qu’on a déjà entendu tout ça avant, et même des références un peu plus retranchées finissent par polluer l’écoute et détacher l’attention de l’auditeur de ce disque par ailleurs honnête, comme The Go-(Go)-Betweens — “Springtime”. Finalement, s’ils ne musclent pas un peu leur propos et ne creusent pas plus leur originalité, on aura tôt fait de ne proposer à Go Go Charlton que des galas de bienfaisance animés par des imitateurs de vieilles stars disparues ou sur le retour, genre Johnny Rock, mais avec bien plus de goût quand même. Et on ne le leur souhaite pas.

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