C’est un joyeux foutoir que nous propose Thierry Bellia sur ce deuxième album après Providence (2003). Entre pop caoutchouteuse, dance énervée, rock frivole, electro rentre dedans, boogie futuriste, sans compter un petit saut au Brésil, Team Up ! ratisse large et rameute les foules. A l’instar de Barth, Bellia ne craint pas les courants d’air et file le parfait amour avec les lignes aériennes de la chose pop. Mais à la différence de son concitoyen, il fait appel aux compétences externes pour peaufiner au mieux les finitions de son auberge — forcément espagnole. Le casting des interprètes témoigne effectivement d’un accueil chaleureux chez le nancéen autant que d’une volonté d’exploser les carcans. Entre Donovan, Mona Soyoc, Yael Naim ou Lisa Kekaula des Bellrays, on se perd en conjectures devant l’explosion de goûts sous les papilles tant tout ce petit monde semble se régaler avec cette musique aussi légère que bondissante. Mais celui qui tire le mieux son épingle du jeu, c’est le redoutable David Bartholomé de Sharko — qui avait repris sur l’inépuisable Molecule “Love is a Bird” (sous le titre “Love is a Bug”) une vieille démo de Variety Lab offerte à Cascadeur (également présent ici), et dont on trouve une nouvelle version soigneusement cajolée par Yael Naim. Le Belge se lâche et s’amuse comme un petit fou, tantôt jouant le gogo dancer, tantôt sautillant en plein cagnard dans une favela, quand il ne revêt pas la veste à paillettes disco, faisant faire des loop(ing)s à sa voix si particulière. Au final, Team Up ! peut sembler un disque dispensable : c’est seulement vrai si la perspective de vous amuser en écoutant de la pop vous est complètement étrangère. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Dupuy et Berberian, les papas de l’éternel insatisfait Monsieur Jean en quête de légèreté, en ont signé la couverture. Déjà en bonne voie pour truster l’autoradio sur la route des plages.

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