Le premier album fort réjouissant d’un trio rock anglais sous haute influence américaine.


Vous ne le savez probablement pas mais l’un des meilleurs représentants du rock indé US des années 90 à avoir sorti un album en 2013 est un tout jeune groupe anglais venu de Sussex et signé sur le label Fatcat. Etonnant, non ?

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Ok, ce n’est probablement pas la meilleure façon de présenter Traams, jeune trio chichesterien aux allures d’ados « nolife » ni non plus la meilleure façon d’introduire leur très bon baptême du feu, sorti en septembre dernier. Mais elle permet d’évacuer d’emblée le seul véritable défaut de ce disque. Que demande-t-on en général à un groupe quand il sort son premier album ? Soit d’être original, de détonner, soit s’il n’en n’a pas la capacité ou la volonté, d’être efficace et, pourquoi pas, mélodique.

Traams, sans manquer d’originalité, rentre plutôt dans la seconde catégorie. En effet, l’étalage d’influences est tel sur Grin qu’il ne permet pas à Traams de déployer des trésors d’originalité. En revanche, quand un groupe sait les transcender , picorer par ci par là les idées mélodiques déployées par celles-ci, on peut se retrouver, comme c’est le cas ici, face à un disque d’une efficacité et d’une accroche redoutables. Grin c’est un peu les slackers américains vus par la lorgnette anglaise,avec une énergie no-wave/punk, voir post-punk, des mélodies à foison façon Pixies et une rigueur toute germanique. Dit comme ça c’est alléchant mais à écouter c’est encore meilleur.

Si on met de côté deux morceaux (« Hands » et « Loose » loin d’être transcendants), l’album alterne avec bonheur des petites bombes punk/rock du meilleur effet ( « Demons », « Reds », entre autre), des tubes évidents (« Fibbist », « Flowers »), quelques morceaux hypnotiques (« Swimming Pool », « Grin », « Klaus ») et même un tube hypnotique évident (« Head Roll » ou l’art de faire jouer « New Order » à Sonic Youth). Le tout est mené pied au plancher, à fond de cale, en à peine plus de quarante minutes rappelant un peu le I should coco de Supergrass mais sous influence américaine.

Bref, Grin est un premier album réjouissant et Traams un groupe qui, une fois qu’il se sera débarrassé (ou aura assimilé) ses influences, pourrait très bien devenir un groupe à suivre. Fatcat, label tête chercheuse en général, ne s’y est probablement pas trompé en les signant. Reste plus qu’à attendre le prochain album, en toute logique,celui de la consécration.