Les deux membres fondateurs du groupe garage new yorkais, Mike Brandon et La Solano, nous racontent la genèse de leur enthousiasmant premier album, fraîchement sorti sur Daptone Records.


 

Pinkushion : Où vous êtes-vous rencontrés, comment cela a commencé ?

Mike Brandon (Chant/ Guitare) : LA et moi nous sommes rencontrés en Californie, on avait des goûts musicaux très proches, et on a commencé à faire très rapidement des concerts, tous les deux. D’autres membres se sont ensuite joints à nous, et c’est à ce moment que le groupe a commencé à prendre des millions de formes différentes, jusqu’à ce que tout finisse par tomber à plat, car chacun ayant un boulot, le temps commençait à manquer. On faisait ça uniquement pour le fun, on n’avait pas d’idée précise de ce qu’on voulait faire.

Vous aviez quel âge ?

La Solano (guitare) : C’était il y a 10 ans, donc j’avais dans les 15 – 16 ans ! On faisait des concerts, mais surtout des démos. Le père d’un de nos potes tenait un garage, et à côté de la salle principale, il y avait un petit studio de réparation ou on pouvait enregistrer. Nos potes venaient, on faisait des jams, et tout le monde nous a poussés à faire de petits concerts. C’était du garage – Rock, littéralement !

Qu’est-ce qui vous a poussé à partir sur la côte Est ? C’est plutôt en Californie que ça se passe ces dernières années, non ?

Mike : Justement ! En dehors de LA et moi, le line-up n’arrêtait pas de changer. Quand notre bassiste nous a quittés, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose si on voulait décoller. Il y avait trop de groupes en Californie, avec beaucoup de mauvaises choses qui sortaient, du moins c’est mon avis. Il fallait qu’on se sorte de ça. On avait des potes à New-York, je suis parti le premier, pour voir, et LA m’a rejoint. On nous a présenté un batteur, et le groupe que vous voyez aujourd’hui a commencé à prendre forme. C’était il y a 3 ans environ.

 

C’est à ce moment-là que le label Daptone vous repère ?

Mike : Ca a pris un peu de temps. En arrivant à New York, on s’est dit qu’on lançait le truc sérieusement. On a commencé à faire des concerts, et une petite réputation commençait à monter. Des gars de Daptone ont entendu parler de nous et sont venus nous voir. Ils nous ont directement proposé de passer au studio, pour enregistrer quelques titres. On a fait un 45 tour, ils ont adoré, et ont tout de suite proposé de se lancer dans un album complet. Tout a été rapide, et naturel, on se sentait en famille.

Vous vous sentiez déjà en lien avec la Soul Music ?

Mike : Oui complêtement ! J’adorais déjà la Soul, donc je connaissais le label, en plus de rassembler les meilleurs artistes, ils ont retrouvé ce son qui leur va si bien, enregistrant tout en analogique, et dans des conditions live la plupart du temps. On était déjà tous de gros fans de Lee Fields, Charles Bradley…

LA : On avait déjà enregistré des morceaux çà et là, dans différents studios, mais c’était toujours très frustrant, car il y avait pleins d’ordinateur, et le son qui ressortait à la fin n’était pas celui qu’on voulait. Eux nous ont enregistrés exactement comme on le voulait, et surtout ils sont parvenus à conserver l’énergie. Et si tu écoutes le vinyle, tu verras que ça sonne vraiment comme si on jouait live chez toi !

Effectivement, quand on voit vos performances live, ça serait dommage de ne pas conserver cette énergie…

Mike : Ouais ! Tu as vu notre live du jour (ndr : au festival TINALS, à Nimes, le 03/06/16) ? Le public était génial, mais nous, on peut faire encore mieux. On a eu quelques petites fausses notes sur la fin, on s’est tous regardé, sans savoir qui s’était planté ! Ce qui est chouette, c’est que l’album n’était pas encore sorti au moment du concert, et je voyais déjà des gens qui chantaient les paroles sur « Before My Own » en même temps que moi ! Celle-ci n’a été mise en ligne qu’un instant sur Soundcloud, puis on l’a retirée. Je ne sais pas comment elle a pu se diffuser du coup, mais c’est cool de voir que ça prend, et que les gens aiment.

Qui vous inspire ? Les groupes de la côte ouest qui rejouent ce qui se jouait dans les années 60 – 70, ou les groupes originels ?

Mike : Quand on était ado, les 70’s étaient toujours là ! On a adoré les compilations de « Back From The Grave » ou « Nuggets », et on a toujours été aussi dans le blues, le jazz… les Byrds !

Vous faites une chanson sur… « Too Many Girls Leaving In My Home ». Sérieux ?

Mike : Cette chanson est toujours mal interprétée ! On vivait dans un loft, et on avait toutes ces jeunes filles qui squattaient chez nous, faisant du mannequinat, sûrement illégalement à New York, il y avait des françaises aussi. Et nous, on rentrait à la maison, et il y avait toutes ces filles squattant le canapé, les chambres… mais ce n’est pas ce que tu imagines… on devait dormir par terre du coup !

– Lire également notre chronique de l’album The Mystery Lights

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