Si l’on se retrouve relativement peu préoccupé par le destin de Fuck Buttons, celui en revanche du projet solo de l’un de ses membres fondateurs, Benjamin John Power, aka Blanck Mass, laisse beaucoup moins indifférent…


Si l’on se retrouve relativement peu préoccupé par le destin de Fuck Buttons, celui en revanche du projet solo de l’un de ses membres fondateurs, Benjamin John Power, aka Blanck Mass, laisse beaucoup moins indifférent, comme le prouve encore une fois ce dernier opus World Eater. L’intitulé de l’album porte bien son nom, comme s’il voulait signifier quelque chose qui veut aller au delà des limites qu’on lui impose. En ce sens, toute la matière sonore suit cette direction qui amplifie les gestes, les rythmes effrénés ; une techno primitive, tribale et surtout très frontale qui surcharge les morceaux avec une énergie considérable ; les seuls moments de répits ce sont peut-être « Please », « Hive Mind » et « Minnesota / Eas Fors / Naked », ce dernier étant par ailleurs à lui seul sur les sept minutes un univers bruitiste et ambient concentré. Le reste est du pur déchainement contrôlé, qui place Blanck Mass dans la directe lignée d’un Vatican Shadow qui a converti son style dans une techno agressive, sans toutefois s’identifier à sa philosophie bruitiste : Benjamin John Power puise plutôt dans le plaisir et communique dans l’exaltation, qui donne cet aspect toujours renaissant ou liminaire à pas mal de compositions ; ce qui d’ailleurs peut être déroutant, à tel point que toute cette effervescence est comme renouvelée à chaque morceau, qui épuise frénétiquement l’oreille. Mais de World Eater on se retrouve à redemander quotidiennement, comme croyant en éreinter vainement son excès et sa vigueur.

Sacred Bones Records / Differ-ant – 2017

Tracklist : 

1. John Doe’s Carnival of Error
2.Rhesus Negative
3.Please
4.The Rat
5.Silent Treatment
6.Minnesota / Eas Fors / Naked
7.Hive Mind