C’est entendu, il n’y aura pas de nouvel album des Pixies. Du moins, sous la forme que certains l’ont connu entre 1988 et 1991.


C’est entendu, il n’y aura pas de nouvel album des Pixies. Du moins, sous la forme que certains l’ont connu entre 1988 et 1991. Probablement qu’une compilation réunira la série des trois EPs prévus, ainsi que le single « Bagboy ». Et ce sera tout pour le long format. En 2014, le cultissime trio de Boston (moins la bassiste originelle Kim Deal, partie reformer ses Breeders) rompt ainsi avec le mode de distribution classique en préférant diffuser, avec plus ou moins d’effets de surprise, des mini-albums quatre titres, vendus exclusivement via son site Internet. S’il est vrai que la méthode importe peu, ce raisonnement laisse songeur venant de la part du groupe de rock indépendant emblématique de la fin des années 80, période où l' »album » était alors considéré comme le format noble. Malgré ces regrets d’ancien, nous nous rangions du côté des pro-Pixiesien lors de la sortie du EP1 en septembre dernier, convaincu par une collection de compositions dans l’ensemble assez dignes. La dynamique Black/Santiago toujours alerte, réservait encore quelques belles bravades, telle la jolie semi-ballade « Indie Cindy ». Cette seconde livraison durcit le ton, du moins en guise d’introduction. Riff saccadé et hurlante stratégiquement placé en ouverture, « Blue Eyed Hexe », entend être une démonstration de force, hélas prévisible et sans véritablement de frisson. Heureusement « Magdalena » se rapproche de l’idéal que nous nous faisons de la « planète de sons » des lutins, une pop song tordue par des guitares stridentes sur un mid-tempo pesant. « Greens and Blues » est le morceau le plus réussi du lot : une ballade ovniesque façon « Motorway to Roswell », avec une émouvante ascension vers les étoiles de la part d’un Black Francis rêveur. « Snakes » vaut le détour pour le venin qu’injecte Joey Santiago et ses mimiques guitaristiques, mais la mélodie traîne un peu… Décidément, la facette mélancolique de Charles Thompson lui réussit mieux aujourd’hui que ces excès de rage un peu trop calculés. Résultat des courses, nous avons droit au même ratio que sur le premier EP : deux morceaux rock et deux autres plus mélodiques. Avec cette fois un peu de moins de succès sur la balance qualitative. Le troisième EP censé clôturer cette série devra remonter la barre. Car que les Pixies le veuille ou non, les fans comptent les points à l’ancienne. <¨P>