Cyrz est aux antipodes de ce que l’on appelle la nouvelle chanson française, à l’instar de Joseph d’Anvers. Encore un candidat aux cuvées de fin d’année.


Voici à quoi nous aimerions que la musique française ressemble : un pur moment de bonheur. Simple et authentique.

«Avant tout j’écris des chansons pour moi, des chansons de haine et d’amour, c’est dit, je m’inspire quelques fois de mes ami(e)s et j’aimerais beaucoup ne faire que ça». Ainsi démarre l’album de Cyrz, Cyrille Paraire sur sa carte d’identité, ami d’enfance de Mathias Malzeu (Dionysos). Et ce qui frappe d’entrée dans son univers, c’est cette accointance avec Joseph d’Anvers, dans l’écriture comme dans la musique. Tout comme ce dernier, c’est à Bruxelles que cet habitant de « Montéléger » a enregistré ce premier album, fruit d’une dizaine d’années de labeur caché (on parle de 300 chansons !).

Officiant à la guitare, au banjo, à l’ukulélé, au flex, à l’harmonica et au tambourin, Cyrz brille également par son chant et ses textes inspirés. «Avec le temps comme on dit, on finit bien par oublier, c’est un ramassis de conneries». Avec des textes pas piqués des hannetons, il touche directement nos sens et nous émeut. Le temps, les amis, la vie quotidienne et son lot de bonheurs/tracas : il est question de toutes ces choses qui sont le train-train de tout un chacun. La musique, proche de la ballade, n’hésitant pas à se napper d’un violoncelle (« Le fer forgé ») ou de tout un orchestre d’arpèges (« Les battements »), mais aussi de tous ces instruments ayant fait la gloire du folk américain, voire de Calexico (« Un morceau de mon avenir ») ne font qu’éclairer un songwriting très abouti.

Proche également du style cabaret, des chansons comme « Toboggan », jouant sur les jeux de mots et de sonorités («tu te tues tu te tais t’es têtu tu t’attends tôt ou tard au succès de ton art») montrent également une des qualités premières de Cyrz : l’humour. Témoignent aussi de celui-ci les nombreux dessins qui ornent le livret et son site. C’est à lui qu’on les doit.

C’est lorsqu’il déclare à tue-tête : «je suis presque tout le temps content», que l’on s’attache à ce personnage extra-ordinaire. Quelques intros ou conclusions (“Avant tout III”) mais, surtout, “Post-it” et le titre caché qui le succède (captage en vrac de bruits de rue, bord d’un ruisseau, sifflements et poème récité partant en vrille), sont à même de donner un sens à ces moments dits de bonheur simple. Comme l’album en somme.

– Le site de Cyrz.